« Dans la cosmogonie mésopotamienne, l’argile, humidifiée, malléable, fournit au Dieu Éa rien moins que le matériau de la création des Hommes ! Notre histoire est ensuite émaillée de découvertes majeures associées à ce matériau. D’abord modelée par les humains en figurines présumées divines, l’argile accompagne la révolution néolithique sous la forme des premières poteries utilitaires. Ces objets sont identitaires : ils caractérisent des savoir-faire artisanaux et des usages propres à chaque culture.
Pour leur étude et le plaisir, je reproduis fidèlement certaines productions anciennes. Je façonne aussi des pièces contemporaines, pour un usage plus actuel. Parfois, le pas entre les deux est minime. Les styles s’entrecroisent à la lisière de mon identité de potière-archéologue. Comme le font encore certains potiers, j’aime récolter certaines matières premières dans la nature (argiles, roches, sables…). Elles tissent le lien entre mon travail, des connaissances anciennes, les ressources locales et les utilisateurs de poteries.